
Le karate
Le Karate dô est connu comme étant un art martial japonais. Cependant, l'origine est okinawaïenne (île de l'archipel des Ryukyu, au sud de l'île principale du Japon Kyushu). En japonais le kanji « kara » signifie le vide et plus précisément la vacuité au sens bouddhique du terme, « te » est la main ainsi que la technique que l'on réalise avec la main . On traduit littéralement par « La main vide ». Cependant, à l'origine, karate était écrit avec d'autres kanji, qui signifient « boxe chinoise » (To-De = la main de Chine). En 1935, à cause de la montée du nationalisme japonais et pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karate, Gichin Funakoshi (voir ci-dessous) a remplacé ces kanjis par l'orthographe actuelle, pour "gommer" l'origine extra-japonaise.
Le shotokaï-ryu
Shotokaï-ryu (l’association de Shoto): association fondée en 1935 par les disciples de Gichin Funakoshi mais ne devient un style de Karaté à part entière qu’en 1957 sous l’égide de Shigeru Egami. Ce style se veut être le prolongement des recherches de Yoshitaka Funakoshi (Shotokan) et intègre des techniques et notions propres à l’aïkido afin de rendre la méthode davantage en rapport avec les traditions martiales japonaises (Budo).
Les origines de l'art :Bodhidharma et le temple de Shaolin
En 480 ou 520, un moine nommé Bodhidharma quitta l’Inde pour s’installer dans le temple de Shaolin dans le Nord de la Chine. Durant 9 ans et devant un mur, il se livra à la méditation bouddhiste. Désolé du peu de résistance physique de ses élèves durant les exercices de méditation, il leur enseigna une série d’exercices physiques extrêmement durs axés sur la respiration sous le nom de Tach’Uan. Ce sont ces exercices, basés sur l’étude des animaux, qui sont considérés comme étant à l'origine de tous les arts martiaux et en particulier du kung-fu. D'ailleurs, le nom de certaines techniques et katas reprend encore aujourd'hui le nom d'animaux.
A son époque, le monastère de Shaolin acquit la réputation de former les plus redoutables guerriers de Chine grâce à l’association d’un entraînement physique et psychologique, ce qui représente véritablement les fondements des arts martiaux.
L’enseignement de ces techniques a été et est toujours secret. Sa diffusion a été possible lors de l’invasion du temple de Shaolin qui a forcé les moines à fuir dans toute la Chine et donc à diffuser ces techniques. De nos jours, beaucoup de styles se disent toujours d’inspiration de Shaolin … Bodhidarma qui est le 28ème descendant de Bouddha et fondateur du Chan … diffusa le bouddhisme en Chine. Le "Chan" est la traduction du Zen en chinois…
Pour comprendre la naissance des arts martiaux, il faut garder à l’esprit que tout s’est fait constamment sur base d’échanges avec la Chine, en mélangeant de manière permanente les exercices physiques et la philosophie.
Maître Funakoshi
Le maître Gichin Funakoshi disait dans son livre Karaté-Do Kychan "Les animaux ne sont pas contractés, pourquoi l'homme le serait-il ? La souplesse et la flexibilité sont des aspects naturels du corps humain, la rigidité est le signe de la mort ".
Né en 1868 Senseï Funakoshi vécut dans le district de Yamakawa-Chô sur l'Ile d'Okinawa. L'ère Meiji débutait, l'homme était alors très cultivé et de surcroît poète. Sensible au code moral de ses ancêtres il observait rigoureusement les interdits d'autrefois, et considérait aux vues de ces principes que le Samouraï se doit en toute occasion de renvoyer une image impeccable.
Chaque matin, le Maître se prosternait dans un profond respect vers le Palais Impérial, et accomplissait le même cérémonial en se tournant vers Okinawa. De constitution plutôt fragile, même maladive, ses parents lui firent étudier le Karaté afin de surmonter ses faiblesses. Dès lors une lente alchimie améliora considérablement sa frêle santé. Cela le décida à s'investir durablement dans l'art de la " main vide ". Ami d'un élève de sa classe, fils de Yasutsune Azato, il devint l'élève d'un des plus grands experts du karaté d'Okinawa.
Le Maître Gichin FUNAKOSHI est considéré comme le fondateur du karaté moderne.
Avant de s'éteindre en 1957, il forma de nombreux élèves : Obata, Okuyama, Egami, Hironishi, Takagi, Ohshima, Nakayama, Nishiyama, Kase.
Codes et pratiques
Chaque cours commence et se termine par le salut (rei), les élèves faisant face au professeur ou sensei. Parfois aussi, les plus gradés ou anciens (sempai) sont situés légèrement à part et saluent le Sensei séparément en plus du salut à tous. Le salut se fait en silence et avec respect mutuel.
Les séances d'apprentissage commencent habituellement (même si ce n'est pas codifié) par un échauffement (ou préparation physique) qui prépare les muscles et articulations à l'entraînement proprement dit. On adaptera l'échauffement à l'entraînement qui suivra en insistant sur la souplesse, l'endurance ou encore la force physique.
L'entraînement peut se composer de kihon (ou drill) qui est constitué de répétitions et/ou enchaînements de mouvements; de l'apprentissage de un ou plusieurs Katas (combat imaginaire codifié contre un ou plusieurs adversaires), de l'assimilation de bunkais (ou application du kata au combat) et enfin de kumite (ou combat), lequel pouvait être souple (ju-kumite) pour s'échauffer et tester des techniques ou plus codifié pour apprendre la prise de distance et les tactiques de combat (ippon kumite, sambon kumite, gohon kumite, pinan kumite, oyo kumite).
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